vendredi 15 avril 2011

Transat ... Guadeloupe ... Mer des Caraïbes

Dimanche 11 avril 2011, nous sommes sur la fin des derniers préparatifs pour partir voguer vers les portes du Pacific.
4 journées d'escale bien courtes, bien remplies, et donc bien longues également...
Étanchéité des hublots, vérification de l'enrouleur du Génois, vérification du gréement, des mâts, remplacement du calculateur de pilote automatique, installation de deux panneaux solaire, conception d'un taud de navigation, d'un tangon de génois, remise en marche de l'eau sous pression, plein de gasoil, d'eau, de nourriture, achats divers et variés, gros rangement, nettoyage général, ..., ...,
Y'en a eu du boulot de fait à bord, et My Way repart de plus bel ...
Tout cela, grâce à deux de nous trois, qui n'ont vu de la Guadeloupe, que la zone technique de la Marina Bas du Fort, quelques magasins, et les caisses à outils ...
Moi, personnellement, j'ai été dispensé ... Une dispense géo-magnétique ... Vous connaissez ?
C'est une dispense qui ne peut s'appliquer qu'à certains endroits de la planète en fonction des personnes. Là où tout s'arrête dès qu'un pied ou une étrave à franchi la limite. Et qu'il est impossible de faire autrement que de se laisser guider, tellement on y est attiré...
En tous cas, merci Costa, merci Alain, j'ai passé une superbe escale ! Et entre temps vous avez bien bossé. My Way peut maintenant se lancer dans la Mer des Caraïbes, Vents et Vagues au portant, pas trop de l'arrière si possible !...!
Mais, parce qu'il y a souvent un mais, une des pompes de cales aura raison de notre départ qui est repoussé à lundi, dès que les magasins auront ouverts !...!
Comme souvent, dans ces petits malheurs, il faut voir le bon coté des choses : c'est toujours plus pratique de tomber en panne à la Marina que de tomber en panne en pleine Mer !!
C'est vers 16h30 (heure de Guadeloupe), donc lundi 12, que nous larguons les amarres par un ciel gris, une pluie fine, et un Vent inexistant ...
Nous ne sommes pas là pour faire de la voile ! Nan mais !! Dans les Caraïbes en plus ... Quelle idée !!! Mais pour emmener My Way jusque Nouméa ... Alors on ne traine pas et on ne choisit pas sa météo ...
Mais bon quand même ! "Un petit peu plus de Vent s'iou plait !!! Et c'est au moteur que nous allons passer nos prochaines 17 heures ... Longer la côte Est de Basse-Terre, prendre le canal des Saintes, et s'éloigner des petites lumières qui s'allument peu à peu.
Un peu de voiles, un peu de moteur, un peu de pluie, un peu beaucoup de pétole, beaucoup de nuages, c'est comme ça que commence notre étape en Mer des Caraïbes ... Tranquillou mais fraichouillette et beaucoup humide ...
Bon bin du coup ça me laisse le temps de parler un peu de la transat !?!?! Bin oui, j'avais pas trop eu le temps jusque là, d'écrire un bout ...
En effet, dès le départ, dimanche 20 mars 2011, à 12h30 (heure Cap Vert), sous 25 â 30 nœuds (50 Km/h) de Vent d'Est, nous quittons Mindelo par Vent arrière, sous Génois déroulé à moitié puis au 3/4, le temps de s'apprivoiser la bête. Les paysages lunaires, secs, arides, vierges de toutes constructions et civilisation, défilent et s'éloignent alors que la Mer grossie petit à petit aussi bien dans les canaux des Îles que sortie de l'archipel.
Nous prenons rapidement nos marques dans un rouli qui n'a pas épargné David et les prochaines 48 heures lui seront dures pour un amarinage remué... Les poissons lui disent merci mais pas son estomac !
Dans les jours qui suivent, le ciel se dégage à peine pour se re-couvrir toutes les nuits. Les premières étoiles ne firent leurs apparition qu'en deuxième partie de voyage. Pareil pour les couchés ou levé de Soleil ! Dur dur !!
Le Vent, lui, fait ses va et vient. On part le chercher dans le Sud... Puis dans le Nord... Les infos météo nous font tourner en bourrique !
La Mer mettra un bon bout de temps à se calmer pour atteindre son apogée en milieu de parcours avec des creux pouvant atteindre 4 à 5 mètres, toujours de l'arrière, nous faisant partir dans des surfs plutôt rigolo, mais costauds à la barre...
En effet, dès le départ, le pilote automatique nous a fait défaut ... Un bruit inquiétant au début, puis le calculateur en rade à cause du gyroscope ...
Et c'est donc à deux que nous nous relayons pour tenir le bon cap et essayer d'aller droit devant.
Certains connaissent le plaisir que j'ai à rester debout derrière une barre à roue sans rien faire d'autre que de regarder la route ! Et bin là j'ai été gâté !!! Et c'est au rythme des quarts de 3 heures que nous avons traverser l'Ocean Atlantique alors que David s'occupait de nos ventres affamés aussi bien en les remplissant qu'en les irradiant de ce que certains appellent du piment ... Mais moi, j'ai plutôt reconnu le goût de l'alcool à bruler !...!
Passés 35° Ouest, les alizés s'installent peu à peu, même si l'on cherche encore et encore de quoi nous pousser correctement ! Surtout que petit à petit, notre timing se resserre. Partis presque une semaine en retard par rapport à notre planning, on essaye d'optimiser au mieux notre arrivée pour que David puisse prendre son avion à temps ... Et les Vents d'Est à Est-Sud-Est, assez mollissons, imprévus en cette saison, et relativement long à être interprétés sur les fichiers gribs (météo), ne nous faciliteront pas la vie !
Dans tout ça, une Dorade Coryphène a osé croquer notre hameçon rouillé le premier vendredi de notre voyage, mais rien le deuxième vendredi ... Normal à vrai dire ! C'était le 1er avril !! Ça doit être férié sous l'eau ... Seul et unique prise en 17 jours, pas très fort sur ce coup là et les patates resteront dans le filet à légumes ... Elles y sont encore d'ailleurs et je crois franchement qu'on va arrêter d'attendre que la faune maritime s'excite pour les faire cuire.
Dans la série des sales Coups de Vent, on a échappé aux méchants grains. C'est déjà pas mal. Mais on s'est quand même fait cueillir l'avant-dernière nuit par une masse nuageuse qui nous a bien secoué... Rien de bien méchant, et les quarts de barre furent raccourcis pour notre confort personnel. Nan j'rigole ! C'est juste que ce n'était guerre possible, en fin de transat, les bras et jambes déjà bien échauffés (les miens carrément ratiboisés), de tenir beaucoup plus qu'une heure à la barre ...
Pour le repos cette nuit là, c'était 1 mètre derrière sur la seule banquette du cockpit, prêt à agir au cas où, emmitouflé dans nos vestes de quart, accroché aux chandeliers, amarré à la ligne de vie ... Là aussi, on était content que ça ne dure pas plus d'une heure ........
Le lendemain matin, mauvaise surprise lorsque l'un de nous deux est descendu à l'intérieur. Rien de grave ! Juste que dans cette nuit là où tout fusait autour de nous, nous n'avons pas beaucoup avancé et le GPS que nous aurions dû vérifier bien plus tôt ne ment pas !! À peine 20 milles dans la nuit, ça ne fait pas beaucoup pour autant d'énergie dépensée .!!.!!.
Mais nous y sommes tout de même arrivés finalement ! Le petit point qui avançait sur la carte électronique disait vrai, et à coup de risées Ford dans la pétole et d'empannages stratégiques, c'est la superbe Désirade que nous apercevrons en premier, suivie de la magnifique Petite-Terre que nous passons par le Sud.
Là, j'aurais bien fait une "escale petit déjeuner", histoire de passer une heure dans ce petit paradis, mais malheureusement, notre temps commence à être super compté grave à la bourre ! Surtout celui de David !! Et c'est le moteur qui nous rapprochera de Pointe-à-Pitre en évitant les bidons d'huile et bouteilles de soda vident qui remplacent les bouées et signalent des casiers de pêcheurs ...
14h00 (heure Guadeloupe), mercredi 6 avril toujours 2011, on est au quai d'accueil. Alain est là pour nous accueillir, Teïki et Marc, en escale technique à PàP, arrivent dans la foulée, un peu de paperasse administrative et hop, une Carib pour fêter notre arrivée, et des accras & boudins créoles pour nous prouver qu'on ne s'est pas trompé d'île ...
Bon, on est pas là que en vacances ! Pochon, Caraïbes Gréement, sont déjà sollicités ... David, lui, prend une douche, un taxi et un avion dans les trois heures qui suivirent notre amarrage ... Bye bye Cuisinier Hauturier ... Bon retour parmi les tiens ...
Nous, bin vous connaissez la suite puisqu'elle est écrit au début (!), à l'heure actuelle, on est en Mer des caraïbes, à moins de 800 milles de Colon à Panamà. Le Vent est revenu par 10 nœuds de l'arrière depuis hier soir, le ciel s'est dégagé pour enfin nous montrer Soleil & Étoiles, et c'est Génois déroulé de moitié pour être tangonné, avec la Grand-Voile en ciseaux que nous avançons à 5-6 nœuds.
Nous espérons arriver d'ici vendredi prochain. Mais il faudrait qu'Alain prennent l'avion la veille ... Oui je sais ...
Bizzzz à toussss et GROS BIZOUSSS À TOI TMMSVB TIMAE

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